Le parquet du tribunal de première instance de Rabat a demandé, ce mercredi, le rejet de la demande de libération provisoire présentée par la défense de l’activiste Ibtissam Lachgar, poursuivie dans le cadre de l’affaire dite de « l’atteinte à la sacralité de Dieu ». Le tribunal a reporté la décision sur cette demande à la semaine prochaine.
La défense de Lachgar, composée de trois avocats, dont Naïma El Guellaf, a avancé de nombreux arguments pour justifier la nécessité de cette libération provisoire.
Selon la même défense, l’activiste marocaine, accusée d’avoir « lié Dieu à l’homosexualité », a été placée par l’administration pénitentiaire dans une cellule individuelle, sans possibilité de contact avec les autres détenues, situation qui affecte considérablement son état psychologique, notamment face à sa lutte contre le cancer.
Lors de sa plaidoirie, Me El Guellaf a précisé que sa cliente « souffre du cancer et de ses conséquences, et nécessite des soins, tant médicaux que psychologiques ».
L’avocate a également révélé un nouvel élément soulignant l’urgence d’accorder la libération provisoire à Lachgar : une opération chirurgicale prévue pour le mois de septembre sur sa main gauche, déjà partiellement artificielle. Elle a averti que, selon le médecin traitant, le non-recours à cette intervention entraînerait directement « l’amputation du reste de sa main ».
La défense a également insisté sur le fait que le placement en cellule individuelle, sans possibilité de rencontrer d’autres détenues, « affecte grandement son état psychologique ».
Lors de l’audience, l’activiste poursuivie dans le cadre de l’affaire « de l’atteinte à la sacralité de Dieu » est apparue dans un état de santé fragile, avec une atteinte visible à sa main gauche. Malgré sa condition, elle adressait des sourires et des signes de courage aux militants marocains et étrangers venus assister à l’audience pour lui témoigner leur soutien.
Les avocats ont rappelé l’importance du respect de la présomption d’innocence et ont souligné que toutes les garanties nécessaires à une libération provisoire étaient réunies, en particulier l’absence de dangerosité de son comportement.
L’équipe de défense a enfin déploré le fait que l’administration pénitentiaire n’ait fourni aucune justification concernant la détention individuelle d’Ibtissam Lachgar.
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