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on - Mar 28 -
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La décision de l’administration Trump 2.0 de suspendre les opérations de l’Agence des Etats-Unis pour le développement international (USAID) remet en question le soutien structurel aux programmes de développement dans la région Moyen-Orient et d’Afrique du Nord (MENA). Au Maroc, 68% des répondants à un sondage du Baromètre Arabe perçoivent l’assistance américaine comme un catalyseur pour renforcer les initiatives éducatives, tandis que 29% estiment que l’influence est la principale raison de l’existence de cette aide.
Dans un contexte marqué par des décrets exécutifs et des changements politiques majeurs à la Maison Blanche, l’arrêt immédiat de l’aide par l’USAID pourrait mener à des effets négatifs significatifs dans les domaines économiques, sociaux et environnementaux à travers le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord. Ce gel intervient à un moment critique où l’opinion publique arabe envers les Etats-Unis se révèle plus nuancée qu’auparavant, a souligné Michael Robbins, directeur et co-chercheur principal du Baromètre Arabe dans un récent Policy Brief.
L’expert dans les affaires du MENA a expliqué qu’au cours des deux décennies qui ont suivi l’invasion de l’Irak, l’image des Etats-Unis dans le monde arabe s’était améliorée. Selon les résultats d’une enquête du Baromètre arabe, jusqu’à 50% des citoyens de plusieurs pays de la région avaient des attitudes favorables envers Washington au début des années 2020. Cependant, cette bonne volonté s’est considérablement atténuée dans les 17 mois suivant le 7 octobre 2023.
De plus, l’aide étrangère américaine, en particulier dans des domaines tels que l’éducation, les droits des femmes et le soutien à la société civile, a été perçue favorablement par une majorité des citoyens des pays arabes. Les données indiquent qu’au Maroc, par exemple, le soutien américain dans ces secteurs a gagné en efficacité perçue, avec une augmentation de plus de 10 points entre 2022 et 2024. Ceci montre que, malgré la baisse de la popularité générale des Etats-Unis, l’aide était considérée comme bénéfique pour la vie quotidienne de nombreux citoyens marocains, a poursuivi le chercheur.
Il a notamment dévoilé que les répondants marocains semblent également désirer renforcer les relations économiques avec les Etats-Unis. Environ 68% des sondés qui voient l’assistance américaine comme un renforcement des initiatives éducatives souhaitent des relations plus étroites avec Washington, contre 44% parmi ceux qui estiment que l’aide a un impact limité.
Chaque pays, cependant, aborde l’idée d’assistance avec une conscience aiguë des motivations sous-jacentes. Plus de la moitié des répondants issus de différents pays arabes identifient l’influence des Etats-Unis comme la raison principale de l’aide, plutôt que des objectifs altruistes. Au Maroc, ce chiffre descend à 29%, a révélé Robbins.
Bien que certains domaines d’assistance ne correspondent pas nécessairement aux priorités locales, comme les droits des femmes ou la société civile, qui suscitent moins d’intérêt, l’aide américaine continue d’améliorer l’image des Etats-Unis parmi les bénéficiaires. Ceci démontre que, même si l’assistance n’est pas parfaitement alignée sur les besoins perçus des citoyens, elle contribue néanmoins à la perception positive des Etats-Unis, a-t-il affirmé.
Le gel de cette assistance pourrait donc s’avérer dévastateur pour les intérêts américains dans la région. A un moment où la cote de popularité des Etats-Unis est en déclin, l’arrêt brusque de l’aide pourrait nuire aux efforts visant à établir de nouveaux liens et à gagner des cœurs et des esprits. Cela signifierait la perte d’un pilier essentiel du soft power américain, en même temps que des programmes qui apportent un soutien vital aux populations de la région.
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