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L’affaire Mohamed Bouslikhan a connu un nouveau tournant avec la décision du procureur général du Roi près la Cour d’appel d’Errachidia de confier le dossier au juge d’instruction. Celui-ci est chargé d’ouvrir une enquête contre X pour homicide volontaire, avec convocation de six personnes comme témoins. Ce choix marque un changement de cap majeur du ministère public, qui dans un premier temps avait évoqué un décès par asphyxie dans un contexte laissant supposer un suicide.
Pour Me Sabri El Hou, avocat de la famille, cette réorientation traduit une évolution fondamentale dans la conviction du parquet. Selon lui, les nouvelles orientations de l’enquête laissent envisager qu’un acte extérieur ou une force exercée sur la victime ait provoqué l’étouffement, écartant peu à peu la thèse d’un geste volontaire. La première audience d’instruction est fixée au 28 août prochain, à la Cour d’appel d’Errachidia.
L’avocat rappelle dans une déclaration à Hespress que la défense avait déjà adressé deux plaintes, l’une au parquet, l’autre au président du ministère public, exigeant notamment l’exhumation du corps, un nouvel examen médico-légal par un collège d’experts, la recherche de traces de violence, et la reprise complète de l’enquête par la Brigade nationale de la police judiciaire. Ces demandes n’avaient pas obtenu de réponse favorable à l’époque, mais le passage du dossier à l’instruction ouvre, selon lui, la possibilité d’une véritable recherche de la vérité.
Du côté des droits humains, l’« Instance vérité et reddition des comptes », qui regroupe douze sections régionales de l’Association marocaine des droits humains (AMDH), a rejeté catégoriquement l’hypothèse du suicide. Son représentant, Kbir Qacha, a parlé d’« un crime odieux dissimulé derrière des mensonges», dénonçant la mauvaise conservation de la scène de crime et le laxisme dans la collecte des preuves.
La mère du jeune berger, qui ne parle que l’amazigh, affirme recevoir des menaces quotidiennes visant ses autres enfants. Elle dit craindre particulièrement un homme qu’elle désigne comme suspect principal, détenteur d’une arme à feu. Selon elle, des témoins, notamment des enfants présents le jour des faits, n’osent pas témoigner. En larmes, elle confie que son fils était heureux et impatient car elle lui avait promis un vélo le dimanche suivant : « Ils m’ont brûlé les ailes », dit-elle.
L’affaire remonte à plusieurs mois. Le corps de Mohamed Bouislkhan, adolescent berger, avait été retrouvé dans la commune d’Agbalo Asrdane, dans la province de Midelt. Dès l’annonce du décès, le parquet avait évoqué un cas d’asphyxie, laissant planer la possibilité d’un suicide. Cette version avait été contestée par la famille et plusieurs ONG, qui avaient relevé des incohérences, notamment la position du corps agenouillé dans un espace réduit, difficilement compatible avec un suicide.
Malgré les demandes répétées de la famille et de ses avocats pour une reprise de l’enquête et des examens médico-légaux complémentaires, le dossier était resté figé sur la thèse initiale. Ce n’est que récemment, sous la pression conjuguée de la défense et des associations de droits humains, que le ministère public a infléchi sa position et ouvert la voie à une instruction pour homicide volontaire.
L’audience prévue le 28 août pourrait marquer une étape décisive dans la manifestation de la vérité. Les proches de Mohamed espèrent que cette fois-ci, la justice ira au bout de son travail pour identifier et poursuivre les auteurs présumés.
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