Le ministre de l’Équipement et de l’Eau, Nizar Baraka, a révélé que le taux de remplissage des barrages a atteint 37 % à fin juillet 2025, contre 27,5 % un an plus tôt. Un chiffre encourageant mais encore insuffisant, alors que le Maroc subit sa septième année consécutive de sécheresse et que les défis liés aux changements climatiques demeurent pressants.

Le Maroc enregistre une légère embellie hydrique. Selon Nizar Baraka, ministre de l’Équipement et de l’Eau, le taux de remplissage national des barrages s’est hissé à 37,4 % au 7 juillet 2025, soit un stock global dépassant les 6,27 milliards de m³, contre 27,5 % en septembre 2024.

Cette progression résulte des précipitations enregistrées entre septembre 2024 et juillet 2025, bien que celles-ci soient restées inférieures aux moyennes saisonnières, avec un déficit variant entre 7 % et 86 % selon les bassins hydrauliques. Les cumuls ont oscillé entre 5 mm dans le bassin de Sakia El Hamra et Oued Eddahab et 437 mm dans le bassin du Sebou.

Les disparités régionales sont marquées : le taux de remplissage s’établit à 11,45 % seulement dans le bassin de l’Oum Er-Rbia, contre 64 % dans celui de l’Abou Regreg et de la Chaouia. Si les apports en eau affichent un déficit de 60,57 % par rapport à la moyenne décennale, ils demeurent supérieurs de 39,41 % à ceux de l’année écoulée.

« Malgré cette amélioration, le Maroc fait face à des défis structurels liés au stress hydrique et aux changements climatiques », a reconnu Nizar Baraka, rappelant que le Royaume traverse une période de sécheresse exceptionnelle depuis sept ans, à l’exception de quelques bassins du Sud-Est.

Face à cette situation, le gouvernement mise sur la mise en œuvre intégrale du Programme national d’approvisionnement en eau potable et d’irrigation 2020-2027, d’un coût global de 143 milliards de dirhams. Celui-ci vise à diversifier les sources d’approvisionnement par la construction de grands et petits barrages, le recours au dessalement de l’eau de mer, l’interconnexion des bassins hydrauliques, la mobilisation des eaux souterraines et le développement d’infrastructures de distribution.

Actuellement, 156 grands barrages sont en service. À ceux-ci s’ajoutent 16 nouveaux ouvrages en cours de construction, susceptibles d’augmenter la capacité nationale de stockage de 5 milliards de m³ supplémentaires. Des travaux de surélévation des barrages existants, notamment le barrage Mokhtar Soussi (Taroudant) et le barrage Mohammed V (Taourirt), sont également en cours pour accroître leur volume et prolonger leur durée de vie.

En parallèle, le ministère prévoit la réalisation de quatre barrages moyens et 92 petits barrages entre 2025 et 2027, en partenariat avec les ministères de l’Intérieur et des Finances. Dans une première phase, 12 barrages ont été réhabilités, 30 petits ouvrages sont en chantier sous la supervision des agences régionales, et 8 autres sous la responsabilité du ministère de l’Équipement.

Ainsi, des mesures de lutte contre l’envasement sont engagées en coordination avec l’Agence nationale des eaux et forêts, incluant l’aménagement des bassins versants, la construction de seuils de sédimentation et le reboisement, afin de réduire l’érosion des sols et de préserver la durabilité des infrastructures hydrauliques.

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