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Depuis le non-renouvellement de l'accords de pêche entre le Sénégal et l'Union européenne en septembre 2024, un débat agite les différents acteurs du secteur de la pêche. Si certains acteurs voient un retour de certaines espèces de poissons, d'autres restent mesurés concernant une régénération progressive des stocks halieutiques en mer.
L'accord de pêche entre le Sénégal et l'Union européenne, qui permettait aux navires européens de pêcher dans les eaux sénégalaises moyennant une compensation financière, était très critiqué par les organisations de pêche artisanale, accusant ces pratiques de menacer les écosystèmes marins et de déstabiliser l'économie locale. La décision du gouvernement sénégalais de suspendre cet accord marque une étape majeure, mais les avis sur cette mesure restent partagés.
Pour de nombreux acteurs de la pêche artisanale, cette rupture représente une victoire après des années de plaidoyer pour une meilleure gestion des ressources halieutiques. « C'est une aubaine pour nous les artisans, parce que c'est une demande qu'on avait faite depuis longtemps aux autorités. Ce nouveau gouvernement a eu le courage de faire face à leurs homologues européens pour dire non aux licences de pêche », explique Issa Fall, coordinateur du Conseil local de la pêche artisanale.
Cette décision est perçue comme une opportunité pour redonner un nouveau souffle aux écosystèmes marins, longtemps surexploités par la pêche industrielle. Pour autant, les espoirs d'un retour à la normale sont encore teintés de prudence.
Depuis la suspension des accords, certains signes encourageants se font jour. Des espèces naguère en voie de disparition, comme le thon, commencent à réapparaître dans les filets des pêcheurs. « C'est trop tôt pour le dire, mais on a senti quand même qu'il y a une petite amélioration. On constate qu'il y a des espèces de poissons qui avaient disparu qui ont commencé à faire leur apparition », souligne Iba Gueye, secrétaire général du GIE interprofessionnel de pêche.
Cependant, cette amélioration reste encore limitée. « En deux ou trois mois, la régénération des stocks ne s'est pas encore faite. » Les experts s'accordent sur le fait que la restauration des écosystèmes marins exige plus de temps et des mesures complémentaires pour réduire la pression de la pêche.
– Annuaire des pêcheries, conserveries, unités de transformation de produits halieutiques à l'export.
Malgré cette suspension des licences de pêche industrielle, les pêcheurs artisanaux continuent de signaler des difficultés liées à l'intensité de leurs activités. « Actuellement, les efforts de pêche ont augmenté. On quittait la plage à 7 h ou 8 h du matin pour revenir entre 15 h et 18 h. Maintenant, on quitte la plage à 2 h du matin pour parcourir à peu près 100 à 120 km », indique Issa Fall. Cette intensification est un signe de la raréfaction persistante des poissons dans les zones côtières.
En outre, les coûts associés à la pêche (carburant, matériaux) continuent d'augmenter, rendant la pratique moins rentable pour les artisans.
« La pêche n'est plus rentable comme avant. Il y avait des poissons que les pêcheurs artisanaux prenaient et ces poissons étaient pris par les bateaux européens. C'est ce qui fait que le secteur est dans un état comateux », regrette Iba Gueye. Cependant, il garde espoir en un meilleur avenir pour la filière : « D'ici à quelque temps, on peut avoir de plus belles captures ».