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Pour transformer les politiques publiques, l’Afrique veut s’appuyer sur ses données. Réunis à Casablanca, décideurs et statisticiens ont entamé une réflexion commune pour moderniser les systèmes administratifs du continent et renforcer les statistiques officielles.
Du 9 au 11 juillet, Casablanca a accueilli le Forum continental sur les données administratives, dans le cadre du Programme Statistique Panafricain II (PAS II), financé par l’Union européenne, géré par Eurostat et mis en œuvre par Expertise France en collaboration avec STATAFRIC et avec le soutien de la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA). Cette rencontre a réuni des représentants de haut niveau de pays africains, d’agences statistiques européennes et d’organisations internationales.
Objectif affiché : promouvoir un usage structuré et partagé des données administratives afin de produire des statistiques officielles plus fiables, au service d’une gouvernance éclairée et du développement durable.
Un dialogue franc sur les défis structurels
Les échanges ont porté sur le thème : « Exploiter les données administratives en Afrique : Briser les silos pour accélérer la réalisation de l’Agenda 2063 et de l’Agenda 2030 ». Plusieurs défis récurrents ont été identifiés : fragmentation des sources, manque de coordination interinstitutionnelle, absence de normes communes, et difficulté d’accès sécurisé aux données.
Des pays ont présenté des pratiques prometteuses. Le Sénégal, à travers son identifiant unique NINEA, facilite la consolidation des données économiques. L’Afrique du Sud a souligné l’apport de sa nouvelle loi statistique, qui donne priorité à la production nationale d’indicateurs sur les règles de confidentialité classiques.
Le Maroc a mis en avant l’usage des données de consommation d’énergie dans le suivi économique. Le Ghana a exposé son approche pour améliorer la gouvernance locale grâce aux registres administratifs, et le Sénégal a montré comment ses données fiscales alimentent ses indicateurs de croissance.
Au-delà des cas d’usage, les débats ont également permis d’aborder des enjeux plus transversaux : interopérabilité des systèmes, intégration des registres, protection de la vie privée et gouvernance juridique des données.
La donnée comme levier de démocratie
L’ensemble des participants ont insisté sur le rôle fondamental que jouent les données dans l’efficacité des politiques publiques. « Les données administratives de qualité sont essentielles pour renforcer la gouvernance démocratique en Afrique. Elles permettent aux gouvernements de prendre des décisions fondées sur des faits, impactant directement la vie des citoyens », a souligné Maxime Bonkoungou, chef d’équipe du PAS II.
L’importance de la coopération interinstitutionnelle a également été mise en avant. Toujours selon Bonkoungou, « la collaboration entre les agences publiques est essentielle pour créer un système statistique intégré. Le partage d’expériences permet de mieux répondre aux défis communs comme l’éducation et la santé ».
En mettant en avant la nécessité d’interconnecter les registres administratifs, le forum a permis de renforcer une conviction partagée : sans données fiables et organisées, il devient difficile d’anticiper, de planifier et d’évaluer efficacement les politiques publiques. À Casablanca, c’est donc bien la promesse d’un continent qui veut gouverner par les faits qui a été posée.
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