Le Maroc enregistre un taux de consommation de tabac modéré comparé à d’autres pays, marqué par un fort écart entre hommes et femmes. Ce constat reflète les spécificités sociales et culturelles du pays, tout en soulignant une tendance générale à la baisse de la consommation.

Selon les estimations publiées par la Central Intelligence Agency (CIA) dans sa base « The World Factbook », le Maroc présente en 2025 un taux global de consommation de tabac relativement bas comparé à de nombreux pays dans le monde, avec 12,3 % de la population âgée de plus de 15 ans. Ce positionnement place le Royaume au 111e rang mondial sur ce critère.

Cette moyenne masque toutefois un écart important entre hommes et femmes. En effet, le taux de consommation chez les hommes marocains atteint 23,7 %, tandis qu’il est quasiment nul chez les femmes, avec seulement 0,9 %. Cette différence marquée traduit des facteurs culturels, sociaux et religieux qui influencent les comportements liés au tabac.

Dans le contexte africain, le Maroc occupe la 14e place, derrière des pays comme l’Égypte, en tête du continent avec 25,8 % (rang mondial 39), mais devant la Namibie (11,8 %) et la Zambie (11,7 %). La région du Maghreb voit la Tunisie et l’Algérie enregistrer respectivement 19 % (76e mondial) et 21,4 % (60e mondial), plaçant l’Algérie en 4e position africaine. La Mauritanie, quant à elle, enregistre l’un des taux les plus faibles de la région, à 8,3 %, soit le 140e rang mondial et 26e africain.

Malgré ce taux modéré, le Maroc ne rejoint pas les pays à très faible consommation, tels que le Nigeria (2,6 %) ou le Ghana (2,8 %), qui figurent parmi les derniers du classement mondial et continental. Le pays semble toutefois évoluer vers une diminution de la consommation globale, ce qui peut être perçu positivement sous l’angle de la santé publique.

De même, ce taux taux, aussi peu élevé soit-il, invite également à s’interroger sur l’efficacité des politiques nationales de lutte contre le tabagisme. En effet, les dispositifs de prévention et les programmes d’accompagnement à l’arrêt restent insuffisamment accessibles, notamment du fait des limites de la couverture médicale et des difficultés pour les consommateurs à intégrer ces offres.

En comparaison mondiale, le Maroc se situe loin des pays avec les taux les plus élevés, comme Nauru (47,7 %), la Birmanie (42,2 %) ou encore l’Indonésie (39 %). Toutefois, un autre défi majeur pour le Royaume demeure le contrôle du marché du tabac, notamment face aux produits de contrebande ou non réglementés, souvent proposés à bas prix. Cette réalité favorise la consommation dans les populations vulnérables, notamment chez les jeunes.

Rappelons que le ministre de la Santé, Amine Tahraoui, avait déclaré lors d’une séance des questions orales à la Chambre des représentants, que le tabagisme constitue un problème majeur de santé publique qui provoque le décès de milliers de Marocains chaque année et coûte 5 milliards de dirhams à l’économie nationale.

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