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on - Mar 7 -
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Situé dans le sud-est du Sénégal, à la frontière de la Guinée, de la Guinée-Bissau, du Mali et de la Gambie, le Parc national du Niokolo-Koba est un joyau naturel s'étendant sur près d'un million d'hectares. Inscrit au patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 1981, ce parc est l'un des plus vastes et des plus riches en biodiversité de l'Afrique de l'Ouest.
Longtemps menacé par le braconnage, la déforestation et le manque de moyens, il amorce aujourd'hui un renouveau grâce à des efforts de conservation sans précédent.
Le Parc national du Niokolo-Koba est un véritable refuge pour de nombreuses espèces animales et végétales. Il abrite environ 80 espèces de mammifères, dont des lions, des léopards, des chimpanzés, des hippopotames et des crocodiles du Nil. L'éléphant, bien que rare, y est encore observé, comme en témoigne une récente identification par les conservateurs du parc.
Le parc est aussi un paradis pour les ornithologues, avec plus de 350 espèces d'oiseaux recensées, dont les vautours percnoptères, les calaos et les cigognes noires. Cette diversité témoigne de la bonne santé écologique du parc et de l'efficacité des mesures de protection mises en place.
Le Niokolo-Koba fait face à un défi majeur : sa position géographique, entourée de plusieurs pays, en fait un terrain propice aux trafiquants. Mais l'approche sécuritaire du parc a évolué au fil des années. Le parc dispose désormais d'un dispositif de surveillance mobile où des brigades spécialisées, dotées de moyens modernes, patrouillent jour et nuit pour détecter toute intrusion illégale.
Les technologies modernes jouent un rôle crucial dans la préservation du parc. Grâce à l'utilisation de drones, de caméras et de systèmes de géolocalisation, les autorités du parc peuvent cartographier les zones sensibles et repérer dorénavant les mouvements suspects à n'importe quel moment.
« Nous avons des drones, nous avons des caméras que nous disposons à des endroits stratégiques et ça nous permet non seulement de faire le suivi, mais aussi de la surveillance active : la collecte de ces informations nous permet de voir les zones les plus braconnées. » nous apprend le lieutenant-colonel Diedhiou.
Cette technologie de pointe permet de surveiller en temps réel les espèces et d'intervenir rapidement en cas de menace. Ces outils renseignent sur les déplacements des braconniers afin de protéger les espèces les plus vulnérables.
Ensuite, l'efficacité de ce système repose sur une augmentation des effectifs des brigades qui sillonnent le parc. Actuellement, quatre brigades travaillent d'arrache-pied pour couvrir l'immensité du territoire, s'assurant que chaque coin du parc soit sous contrôle.
L'une des clés du succès de cette gestion renforcée réside sur un apport considérable d'un partenariat stratégique ainsi qu'une implication des communautés locales, longtemps perçues comme des adversaires de la préservation de l'environnement. Le parc bénéficie d'un soutien considérable des organismes internationaux comme l'ONG Panthera pour assurer le suivi et la surveillance ainsi qu'une formation de ses agents. Le braconnage et les autres activités illégales au sein du parc du Niokolo Koba ont considérablement diminué grâce à cette collaboration.
La préservation du parc ne peut être efficace sans l'adhésion des populations vivant à sa périphérie. Le PNNK a ainsi mis en place un programme de formation destiné aux populations des villages voisins. L'objectif est de les orienter vers des activités économiques durables, comme l'apiculture ou l'agriculture respectueuse de l'environnement. Cette initiative vise à sensibiliser les communautés et à favoriser les activités génératrices de revenus, garantissant la protection du parc tout en répondant aux besoins locaux.
En parallèle, le parc collabore avec des chercheurs et des universitaires pour améliorer la gestion de ses écosystèmes. « Le travail des scientifiques est crucial pour surveiller certaines espèces et prévenir des menaces comme l'envahissement des mares par la végétation », indique le lieutenant-colonel Diedhiou.
Le Niokolo-Koba a un potentiel touristique immense, encore sous-exploité. La fréquentation du parc reste en deçà de son véritable attrait, faute d'infrastructures suffisantes. Pour y remédier, plusieurs aménagements ont été entrepris, notamment l'ouverture de nouvelles pistes permettant un meilleur accès aux zones clés du parc.
« Si tous les réceptifs touristiques fonctionnent à 100 % et que nous réussissons à améliorer l'accessibilité, particulièrement par une liaison aérienne directe jusqu'à Tambacounda, nous pourrions atteindre 20 000 visiteurs par an », estime le conservateur.
Un développement touristique maîtrisé permettrait non seulement de valoriser ce patrimoine exceptionnel, mais aussi de générer des revenus indispensables pour renforcer la conservation et améliorer les conditions de vie des populations locales.
Tarifs et informations pratiques
- Entrée : Sénégalais : 3 000 F | Étrangers : 5 000 F
- Gratuit pour les enfants de moins de 10 ans
- Horaires : Tous les jours, du levier au coucher du soleil
- Guides disponibles : 10 000 F/jour (+10 000 F pour le permis véhicule)
- Location de véhicule avec guide : 70 000 F (permis inclus)
- Circuits touristiques aménagés, animations gérées par les guides et les promoteurs hôteliers.
Si vous souhaitez observer le plus d'animaux possible, planifiez votre visite entre mars et mai. Malgré la chaleur, le spectacle en vaut la peine ! Le parc est ouvert toute l'année.
Nous observons également le retour de certaines espèces qui étaient devenues rares ces dernières années.
Le développement du tourisme dans le Parc national du Niokolo-Koba se repose aussi sur la qualité de l'hébergement disponible. Pour les visiteurs souhaitant découvrir cette biodiversité exceptionnelle dans un cadre confortable, deux établissements se distinguent dans la région : l'Hôtel Simenti et Niokolodge.
Situé à 100 km de Tambacounda, l'Hôtel Simenti offre un séjour alliant confort et immersion dans la nature. Entouré de paysages de savane, il propose des chambres spacieuses, des installations modernes et une vue panoramique.
Engagé pour la préservation de l'environnement, l'hôtel privilégie un design écoresponsable, permettant aux visiteurs de profiter pleinement de leur séjour tout en prioritairement leur impact écologique. Avec des safaris, des excursions et des balades, il offre une expérience authentique, tout en soutenant le développement durable de la région.
Les visiteurs y dégustent également une cuisine locale, préparée à base de produits frais et de saison.
Niokolodge, situé dans le parc Niokolo-Koba, offre une expérience authentique au cœur de la faune et de la flore locales. Son architecture traditionnelle, réalisée avec des matériaux locaux, respecte l'environnement et permet une immersion totale dans la nature.
L'écolodge propose des hébergements confortables, ainsi que des safaris guidés et des randonnées, permettant de découvrir le parc sous différents angles. L'objectif de Niokolodge est de connecter les visiteurs à la nature tout en soutenant la conservation.
Le Parc national du Niokolo-Koba est la preuve qu'avec des efforts concertés, la conservation d'un patrimoine naturel exceptionnel est possible. Comme le rappelle le Lieutenant-colonel Diedhiou : « Depuis la création des parcs nationaux, aucune espèce mammalienne, floristique ou aviaire n'a disparu du Sénégal. »
Toutefois, certaines espèces restent vulnérables, nécessitant une vigilance constante. L'augmentation des effectifs des agents de protection et un renforcement des moyens restent des priorités. « Il faut une montée en puissance de ce corps qui joue un rôle crucial, mais qui reste encore méconnu », plaide le conservateur.
Le Niokolo-Koba se réinvente et montre la voie vers une conservation durable, conciliant préservation de la nature et développement économique. Avec une volonté politique affirmée, un soutien accru des partenaires et un engagement citoyen renforcé, ce trésor du Sénégal a toutes les cartes en main pour redevenir une destination phare du tourisme écologique en Afrique de l'Ouest.