Seule, elle accouche sur un trottoir devant un centre hospitalier fermé. Loin d’être isolé, ce “drame” se répète en 2025, rappelant douloureusement d’autres antécédents. Une problématique récemment soulevée au parlement par une question écrite formulée par Salwa El Bardaï, députée du groupe parlementaire du parti de la Justice et du Développement (PJD).

El Baidai a mis en lumière un incident dramatique survenu dans la commune de Bni Rzine, relevant de la province de Chefchaouen : une femme enceinte a été contrainte d’accoucher sur le trottoir d’un centre de santé fermé.

Dans sa correspondance, la parlementaire dénonce l’absence totale de soins médicaux et de toute forme d’intervention humanitaire pour la parturiente. Elle y voit le reflet d’un état d’abandon alarmant qui caractérise les centres de santé en milieu rural, tant au niveau des infrastructures que du personnel soignant.

El Bardaï souligne par ailleurs que “ce drame n’est pas un cas isolé dans la région, et qu’il interpelle sérieusement sur l’efficacité des programmes de santé publique et sur le degré d’engagement du ministère de la Santé à garantir un minimum de dignité sanitaire aux citoyens des zones marginalisées”.

Elle appelle le ministre de la Santé et de la Protection sociale à prendre des mesures urgentes pour identifier et sanctionner les responsables de ce qu’elle qualifie de véritable tragédie. La députée demande également des précisions sur les actions concrètes que le ministère entend mettre en œuvre pour assurer un accès minimal aux soins de santé dans la commune de Bni Rzin et dans d’autres zones rurales confrontées aux mêmes carences.

Ce n’est pas la première fois qu’une femme accouche sur un trottoir. Rien ne justifie cette “anomalie” plus ou moins compréhensible dans les régions reculées. Cependant, même les grandes villes en témoignent. Accoucher sur le trottoir de nuit devant les portes du CHU Hassan II de Fès, c’est le drame qu’a dû endurer une citoyenne le05 novembre 2019. La femme a mis au monde un bébé à même le sol, après que l’agent de sécurité du Centre hospitalier universitaire (CHU) de Fès lui ait refusé l’accès à l’établissement.

Arrivée en milieu d’après-midi dans un dispensaire de la ville de Debdou, dans la province de Taourirt, dont les portes étaient fermées, Zahra donne naissance à son bébé sur le trottoir. Les femmes enceintes développent désormais une nouvelle phobie : accoucher sur les trottoirs…

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