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Le Maroc est bien positionné pour devenir un acteur clé dans la chaîne d’approvisionnement des batteries pour véhicules électriques (VE), un secteur stratégique pour l’Europe, selon David Lammy, ministre britannique des Affaires étrangères. Ce haut diplomate souligne le potentiel du Royaume pour répondre aux besoins croissants du marché européen.
Dans un rapport intitulé “From Minerals to Manufacturing: Africa’s Competitiveness in Global Battery Supply Chains”, présenté récemment lors d’une réception sur les énergies renouvelables à Lagos, David Lammy a mis en avant les atouts indéniables du Maroc dans la production de batteries VE. Le rapport examine non seulement les opportunités offertes par l’Afrique en matière de matières premières pour les batteries, mais aussi sa capacité à se positionner comme un fabricant compétitif pour les marchés européens.
Le Maroc se distingue aux côtés de la Tanzanie comme l’un des sites les plus prometteurs pour la production de batteries en Afrique, avec des coûts de production de batteries lithium-fer-phosphate (LFP) estimés à 72 dollars par kilowatt-heure (kWh) d’ici 2030. Ce coût est comparable à celui des producteurs européens, renforçant ainsi la compétitivité des batteries marocaines pour l’exportation vers l’Europe.
La stabilité politique du Maroc, son infrastructure industrielle bien développée et ses accords de libre-échange avec l’Union européenne (UE) lui confèrent un avantage décisif. Ces facteurs positionnent le pays comme un hub idéal pour la production de batteries, tout en attirant des investissements étrangers importants pour soutenir cette industrie. Les perspectives de croissance sont considérables : la production et l’exportation de batteries LFP pourraient générer annuellement entre 10 et 15 milliards de dollars, tout en créant entre 22.000 et 25.000 emplois dans la région.
Pour que le Maroc devienne un leader dans la fabrication de batteries pour véhicules électriques d’ici 2030, plusieurs conditions doivent se réaliser, dont la diversification des chaînes d’approvisionnement en Europe et la réduction de la dépendance aux importations chinoises. Le rapport suggère également que des politiques de soutien, telles que des subventions et des zones industrielles avec des avantages fiscaux pour certains matériaux, seront cruciales pour stimuler la production locale de batteries.
Un autre défi majeur pour le Maroc réside dans la nécessité de développer des gigafactories adaptées à la production de batteries, ce qui passe par la mise en place d’un marché local solide pour les matériaux actifs – actuellement disponibles uniquement au Maroc pour les cathodes – ou l’importation de ces matériaux. Cependant, l’industrie automobile du pays, avec des usines Renault et Stellantis dotées d’une capacité de production annuelle combinée de 700.000 véhicules, lui confère un avantage compétitif unique. Cette infrastructure logistique et industrielle offre au Maroc une base solide pour étendre sa production de batteries.
Avec son secteur automobile en pleine expansion, sa position géographique stratégique et son cadre politique stable, le Maroc est prêt, selon ce rapport, à jouer un rôle central dans la transition énergétique européenne, tout en dynamisant l’économie locale et en générant des emplois dans le domaine des batteries.
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