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La présidente du Conseil national des droits de l’Homme (CNDH), Amina Bouayach, a affirmé que le développement ne se résume pas à des indicateurs de croissance économique ou à des programmes sociaux, mais qu’il constitue un droit fondamental de l’Homme nécessitant une approche intégrée fondée sur les valeurs de liberté, d’égalité, de justice et de solidarité.
Lors d’une rencontre organisée par le Conseil supérieur des Oulémas (CSO) à Rabat, dimanche 9 février 2025, Bouayach a souligné que « le développement ne se limite pas à la satisfaction des besoins des individus, mais vise aussi à lever les obstacles qui les empêchent de jouir pleinement de leurs droits, leur permettant ainsi d’être de véritables acteurs du développement et non de simples bénéficiaires passifs« .
Bouayach a débuté son intervention en mettant en avant la vision du CNDH selon laquelle le développement doit reposer sur trois principes fondamentaux. D’abord, il doit être considéré comme un droit humain, renforçant les capacités des individus et leur permettant de participer activement et de bénéficier équitablement des ressources. Ensuite, il ne doit pas se réduire à la simple satisfaction des besoins, mais responsabiliser les individus en les rendant acteurs de leur propre avenir. Enfin, il doit adopter une approche fondée sur les droits humains, englobant les dimensions juridiques, économiques, sociales et culturelles pour assurer un développement inclusif et durable.
Elle a ainsi insisté sur le fait que « le véritable développement ne se mesure pas uniquement par des chiffres économiques, mais doit être au cœur d’une équation prenant en compte les dimensions culturelles et sociales qui sous-tendent les valeurs motrices du développement« .
Abordant la relation entre développement et droits de l’Homme, Bouayach a souligné que l’Islam, en tant que religion aux finalités universelles, partage des principes fondamentaux avec le système des droits humains. Elle a expliqué que « les objectifs de la religion musulmane ne sont pas en contradiction avec le fondement éthique des droits de l’Homme. Bien au contraire, un effort d’interprétation (ijtihad) peut renforcer cette convergence et l’adapter aux évolutions de la société« .
L’ijtihad juridique joue, selon elle, un rôle essentiel dans le rapprochement entre les valeurs des droits humains et les principes de l’Islam. « Les comportements individuels et collectifs nécessitent une révision à la fois juridique, sociale et culturelle pour garantir un développement respectueux de la dignité humaine« , a-t-elle ajouté.
Bouayach a identifié quatre valeurs essentielles devant constituer le socle du développement au Maroc. La liberté, qu’elle considère comme un principe fondamental, affirmant que « la liberté n’est plus une notion purement théorique, mais bien le socle de tout développement durable« . L’égalité, car « la réalisation d’un développement équitable passe par l’élimination des disparités sociales et économiques« . La justice, qui ne signifie pas uniquement la distribution des ressources, mais aussi l’assurance que les individus, en particulier les groupes vulnérables, puissent en bénéficier pleinement. Enfin, la solidarité, valeur ancrée dans la société marocaine et renforçant la cohésion sociale.
Concernant la relation entre religion et développement, Bouayach a insisté sur l’importance du renouveau religieux et de l’ijtihad juridique pour accompagner les mutations sociales et économiques. Elle a déclaré que « l’immobilisme du discours religieux freine les dynamiques de développement, ce qui impose de repenser l’enseignement religieux et de renforcer les valeurs humaines communes« .
Elle a ajouté que l’équilibre entre les objectifs de la religion et les exigences contemporaines est la clé du développement. Elle a cité Ibn Rochd, qui soulignait l’importance de la raison dans l’interprétation des textes religieux en fonction de l’évolution sociale et économique.
Bouayach a mis en avant le rôle central de l’éducation dans la promotion du développement, affirmant que « la renaissance d’une société dépend de sa capacité à encourager la pensée critique, à soutenir la recherche scientifique et à inciter les individus à analyser la réalité et à interagir intelligemment avec ses défis« .
Elle a appelé à une nouvelle approche du développement au Maroc, fondée sur le renforcement des droits humains et l’ancrage d’une culture de participation et de responsabilité. « Le développement ne peut être durable s’il ne repose pas sur le respect des droits humains et sur l’implication des citoyens dans l’élaboration des politiques qui influencent directement leur vie« , a-t-elle souligné.
Elle a conclu en affirmant que la convergence entre les finalités de l’Islam et les principes des droits humains offre une base solide pour élaborer des politiques de développement équilibrées, garantissant le respect de la dignité humaine et renforçant les chances de chacun d’accéder à une vie digne et durable.
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