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Encore un 24 mars où la tuberculose effraie, panique et perturbe la personne atteinte et son entourage. Il est grand temps pour dire stop à cette maladie respiratoire. À l’instar de la communauté internationale, le Maroc célèbre ce lundi 24 Mars 2025, la Journée Mondiale de lutte contre la Tuberculose sous le thème « Oui ! Nous pouvons mettre fin à la tuberculose : nous engager, investir et agir concrètement ».
Cet événement constitue une opportunité pour faire connaître au grand public les conséquences sanitaires, sociales et économiques de cette maladie mais également sur les moyens actuellement disponibles pour prévenir son apparition notamment les protocoles thérapeutiques préventifs destinés aux groupes à haut risque de développer une tuberculose.
Cette année, la célébration de la Journée mondiale met l’accent sur la prévention grâce au dépistage précoce et à la mise en place de traitements préventifs efficaces de courte durée, en particulier, pour les personnes à haut risque telles que les contacts de cas de tuberculose pulmonaire ou les personnes vivant avec le VIH afin de garantir une protection efficace contre cette maladie.
Sur le plan épidémiologique, la tuberculose touche particulièrement la population jeune des zones urbaines et des agglomérations les plus densément peuplées. Au Maroc, des efforts de lutte contre la tuberculose sont déployés en matière de dépistage et de diagnostic précoce de la tuberculose permettant une amélioration de la détection de nouveaux cas de tuberculose de toutes formes et la prise en charge conformément aux protocoles thérapeutiques.
Par ailleurs, la prise en charge de l’infection tuberculeuse (IT) constitue l’une des actions prioritaires permettant de contribuer efficacement à « Mettre fin à la tuberculose ». Ainsi, le Ministère de la Santé et de la Protection Sociale a accordé à ce volet une place importante dans son plan stratégique national pour la prévention et le contrôle de la tuberculose 2024-2030, en érigeant l’IT et sa prise en charge par le traitement préventif (TPT) en objectif stratégique majeur à atteindre.
Cette action prioritaire revêt une importance cruciale étant donné que l’IT constitue le réservoir pour la tuberculose maladie et représente de ce fait un pourvoyeur de malades tuberculeux réduisant ainsi l’efficacité des mesures déployées pour réduire l’incidence et la mortalité.
Comme l’explique Driss Daoudi à Hespress FR, chef de services de maladies respiratoires à la Division de la Tuberculose et des Maladies Respiratoires (DMT) au sein de la Direction de l’Épidémiologie et de la Lutte Contre les Maladies (DELM) : « La tuberculose demeure un problème majeur de santé publique à l’échelle mondiale, et le Maroc n’échappe malheureusement pas à cette réalité. Bien qu’elle soit une maladie infectieuse, il est essentiel de comprendre que la tuberculose est bien plus qu’une simple pathologie liée à la santé. Elle est une maladie multifactorielle, et ses causes sont profondément enracinées dans des déterminants sociaux et économiques tels que la précarité, la pauvreté et l’habitat insalubre ».
Ces facteurs, souvent interconnectés, compliquent la lutte contre cette maladie et rendent son élimination encore plus complexe. Pour Driss Daoudi, l’approche idéale repose sur une mobilisation collective : « Il est crucial que nous adoptions une approche intégrée, combinant efforts sanitaires et actions sociales pour endiguer la propagation de la tuberculose ».
Un des défis majeurs reste la nécessité d’une détection précoce et d’un suivi rigoureux. « Nous avons développé des moyens novateurs et efficaces pour le diagnostic, permettant ainsi d’identifier rapidement les cas de tuberculose et d’entamer le traitement dans les meilleurs délais. Le traitement est entièrement gratuit et efficace. Grâce à nos efforts collectifs, nous avons atteint des taux de succès thérapeutiques proches de 90 % ». Cependant, il souligne un problème récurrent : « Certaines personnes abandonnent leur traitement avant la fin, ce qui les expose à des risques graves et contribue à la propagation de la maladie ».
Dans le détail, il ajoute : “La tuberculose est une maladie respiratoire qui se transmet principalement par voie aérienne, à travers les gouttelettes émises lors de la toux ou des éternuements. C’est pourquoi il est important de savoir qu’un contact prolongé et étroit dans un espace fermé non aéré, d’une durée supérieure à six heures, est nécessaire pour qu’il y ait transmission”.
La tuberculose, maladie respiratoire hautement contagieuse, nécessite une vigilance accrue. « Il faut être attentif aux signes évocateurs : une toux persistante de plus de 15 jours, un amaigrissement, une perte d’appétit, des sueurs nocturnes ». Lorsqu’un diagnostic est établi, le patient devient non contagieux après deux semaines de traitement, à condition de suivre scrupuleusement son protocole médicamenteux.
Un autre enjeu majeur concerne la gestion des contacts proches : « Il est possible que ces personnes n’aient pas développé la maladie mais aient été exposées au mycobacterium tuberculosis. Dans ce cas, nous leur administrons un traitement préventif pour éviter que l’infection ne se transforme en une forme active de tuberculose ».
Au-delà de l’action du ministère de la Santé, la lutte contre la tuberculose repose sur une mobilisation collective. « Nous avons fait des progrès notables, mais la route est encore longue. Nous avons l’ambition d’éradiquer cette maladie, mais cela nécessite l’engagement de toutes les parties prenantes», conclut Driss Daoudi.
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