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L’Algérie a convoqué l’ambassadeur de France à Alger pour dénoncer le projet de manœuvres militaires franco-marocaines « non loin » de ses frontières, prévu en septembre selon le régime algérien. Alors qu’il dénonce ces exercices militaires conjoints, le régime algérien s’est permis de mener le même type de manœuvres aux frontières du Maroc.
Convoquant l’ambassadeur de France à Alger, Stéphane Romatet, pour protester contre le projet de manœuvres militaires conjointes entre les forces armées françaises et marocaines, le ministère algérien des Affaires étrangères a publié aussitôt un communiqué pour dénoncer ce projet qui n’a été ni annoncé ni confirmé par aucune des parties concernées.
En effet, ni Rabat ni Paris ne se sont exprimés sur le sujet qui, à ce stade, relève de la pure fantaisie algérienne. Mais l’Algérie ne s’arrête pas à anticiper des manœuvres qui n’auraient lieu, selon elle, qu’en septembre, mais va au-delà, en menaçant directement la France.
Selon le département d’Ahmed Attaf, ces manœuvres conjointes seraient un « acte de provocation » qui ne fera qu' »alimenter la crise » actuelle entre l’Algérie et la France. Les deux pays traversent, une nouvelle fois, un épisode de fortes tensions provoquées par Alger qui n’a pas accepté le soutien de Paris au plan d’autonomie marocain sur le Sahara, même s’il s’agit d’une décision souveraine de la France.
L’Algérie dénonce de « potentiels » exercices militaires
L’Algérie, qui a pesté contre la France et mène depuis juillet dernier une cabale contre Paris, en essayant de faire pression pour obtenir un changement de position, utilise tous les moyens à sa disposition pour compliquer davantage la relation toxique entretenue entre les deux pays.
La semaine dernière, le gouvernement français a annoncé qu’il demanderait à l’Algérie de revoir « tous les accords » signés entre les deux pays dans un court délai de quelques mois. La France accuse l’Algérie de volontairement refuser de coopérer pour expulser ces citoyens vivant sur le territoire français et représentant un danger, et d’avoir emprisonné arbitrairement l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal.
Le pic de cette crise a été atteint après l’attentat meurtrier de Mulhouse, où le principal suspect est un Algérien sous obligation de quitter le territoire français qui a fait l’objet d’une dizaine de demandes d’expulsion de la part des autorités françaises et que l’Algérie a opposé un non catégorique.
Pour plonger encore plus les relations dans la crise diplomatique, le régime algérien a trouvé cette nouvelle excuse pour faire part de sa colère, en convoquant l’ambassadeur français, pour lui faire part de la « gravité du projet » de manœuvres militaires entre le Maroc et la France qui, pourtant, ne concerne l’Algérie d’aucune manière.
Mais l’Algérie se sent concernée, voire menacée, sous prétexte que ces manœuvres militaires conjointes entre les forces armées françaises et marocaines, devraient avoir lieu dans une zone « non loin de la frontière algérienne ».
« Un tel acte ne fera qu’attiser la crise qui caractérise actuellement les relations entre l’Algérie et la France et aggraver le climat de tension entre les deux pays », a indiqué le ministère algérien des Affaires étrangères dans un communiqué publié sur ses réseaux sociaux, indiquant que le secrétaire général du ministère algérien des Affaires étrangères, Lounés Magramane, a fait part de ces remarques à l’ambassadeur de France.
Ce dernier aurait demandé « les éclaircissements nécessaires à ce sujet et de transmettre la position de l’Algérie à ses autorités dans les termes exacts communiqués ».
Retour sur les précédents exercices militaires algériens aux frontières du Maroc
Selon les informations avancées par Alger, ces « manœuvres militaires franco-marocaines » sont baptisées « Chergui 2025 », en référence au vent qui vient du Sahara, et auraient lieu dans la ville marocaine d’Errachidia, située au centre-est du pays, à 80 kilomètres de la frontière avec l’Algérie.
Cette nouvelle escalade de la part d’Alger semble incongrue étant donné que l’armée algérienne a mené plusieurs exercices militaires aux frontières du Maroc, de manière individuelle et à balles réelles, mais également conjointement avec la Russie, toujours « non loin » des frontières avec le Royaume.
À ce titre, il convient de rappeler les exercices militaires au sud de Tindouf en Algérie, située à moins de 50 km de la frontière marocaine, ayant eu lieu en janvier 2021, et pendant lesquels le chef de l’armée algérienne, le général Said Chengriha, a présidé un exercice tactique avec munitions réelles, intitulé « Al-Hazm 2021 ».
Le ministère algérien de la Défense s’était pourvu d’un communiqué expliquant certains détails de cette démonstration de force, en notant, que le chef de l’armée algérienne a suivi des tirs de missiles antichars Kornet de fabrication russe. L’armée algérienne a également exhibé pour la première fois un avion américain de reconnaissance électronique Beechcraft 1900 MMSA-Hissar, avait noté pour sa part l’AFP.
En mai de la même année, l’armée algérienne a récidivé en opérant d’autres exercices militaires aux frontières avec le Maroc, mais cette fois-ci à Oran, située aux frontières nord-est du Royaume, et d’autres exercices en mai 2023 dans la région de Béchar, à 80 km de la frontière marocaine.
En 2022, des exercices militaires russo-algériens, baptisés « Desert Shield 2022 » (Opération bouclier du désert), étaient annoncés pour novembre non loin de la frontière avec le Maroc, et devaient mobiliser 160 soldats algériens et russes sur le terrain d’entraînement de Hammaguir (dans la commune d’Abadla) à quelques kilomètres seulement de la ville marocaine de Merzouga, avait annoncé l’agence de presse russe TASS.
Le lieu choisi pour faire ces exercices conjoints n’était pas un hasard, et Moscou s’était vite exprimé à ce sujet avant que la polémique n’enfle. La porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, s’était empressée de rassurer que ces manœuvres ne « visaient aucun pays tiers », en faisant référence au Maroc.
Le ministère algérien de la Défense avait démenti ces exercices militaires conjoints le jour même où ils devaient avoir lieu, alors que deux agences de presse russes les avaient annoncés, à savoir TASS et Sputnik.
Toutefois, l’Algérie et la Russie ont bel et bien mené des exercices militaires conjoints, quelques mois plus tard, mais cette fois, de manière discrète, craignant les réactions des États-Unis et de la France.
L’information a été révélée par le média algérien du journaliste exilé en France, Abdou Semmar. Ce dernier a révélé que des troupes russes étaient arrivées fin janvier dans la région de Béchar, dans le nord de l’Algérie, près de la frontière avec le Maroc, et que les exercices militaires ont pris fin au début du mois de février.
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