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Le Maroc, riche de sa diversité géographique, cache pourtant des réalités poignantes qui se manifestent avec brutalité, dès l’hiver venu. Dans les régions reculées et enclavées, les populations sont souvent livrées à elles-mêmes, abandonnées face aux rigueurs du climat et à l’absence d’infrastructures vitales.
L’épisode récent d’une ambulance bloquée sur une route impraticable illustre, de manière tragique, l’incurie des services publics et la détresse d’une partie du pays, trop souvent oubliée. Dimanche dernier, une femme enceinte en plein travail a dû être transportée dans un cercueil par des villageois, sur leurs épaules, à travers des sentiers escarpés pendant plus de deux heures.
Leur objectif : atteindre une ambulance stationnée au village voisin de Tislint Nait M’koun, le seul point accessible par la route. L’ambulance, pourtant symbole moderne de soins et de secours, s’est heurtée à une réalité insoutenable : des routes impraticables, laissées en ruines par des travaux de réhabilitation qui traînent depuis des mois.
Les habitants, quant à eux, n’ont eu d’autre choix que de faire appel aux moyens du bord, au péril de la vie de la patiente et de son bébé. Ce drame, dont les images ont rapidement circulé sur les réseaux sociaux, évoque une époque révolue, mais qui reste tristement actuelle pour des milliers de Marocains vivant dans des zones isolées.
Cet incident révèle une autre réalité glaçante : l’abandon des populations rurales face aux défis d’infrastructures inadéquates et d’un service public défaillant. Les habitants de ces zones isolées, eux, endurent bien pire : un hiver cruel qui met leur vie en péril. Imaginez une ambulance, bloquée sur une route boueuse, incapable de poursuivre son chemin. Derrière cette scène, un patient dans l’attente d’une aide vitale.
L’ambulance, pourtant symbole moderne de soins et de secours, s’est heurtée à une réalité insoutenable : des routes impraticables, laissées en ruines par des travaux de réhabilitation qui traînent depuis des mois. Les habitants, quant à eux, n’ont eu d’autre choix que de faire appel aux moyens du bord, au péril de la vie de la patiente et de son bébé.
Ce drame, dont les images ont rapidement circulé sur les réseaux sociaux, évoque une époque révolue, mais qui reste tristement actuelle pour des milliers de Marocains vivant dans des zones isolées. Comment un pays qui aspire à devenir une vitrine mondiale de la modernité et du développement peut-il tolérer une telle situation ?
Que ce soit une femme enceinte, un enfant malade ou une victime d’un accident, l’histoire est la même : un système routier abandonné à lui-même, incapable de jouer son rôle. Ce fait divers tragique met en lumière l’échec flagrant du ministère de l’Équipement et de l’Eau à assurer un entretien régulier des infrastructures dans ces régions marginalisées.
Ces routes, déjà précaires en temps normal, deviennent impraticables à la moindre intempérie. Neige, pluie ou simple négligence transforment les villages en îlots isolés, où l’accès aux soins de base ou aux secours devient un parcours du combattant. Ce sont des vies humaines qui se jouent, et la moindre minute perdue peut être fatale.
Alors que les discours élogieux sur la justice territoriale et le développement équilibré faisaient vibrer les salles de conférence, Tekocht vivait l’échec criant de ces promesses. L’histoire de Tekocht n’est pas un cas isolé. Elle reflète les défis quotidiens des Marocains vivant dans des régions enclavées : manque de routes, absence de centres de santé, écoles éloignées et infrastructures inexistantes.
Ces problèmes, exacerbés en hiver, font de chaque trajet une épreuve et de chaque urgence médicale un combat contre le temps et la fatalité. À quoi bon alors, parler de justice territoriale lorsque des régions entières n’ont même pas accès à des infrastructures de base ? Pour ces zones, les défis ne se limitent pas aux routes. Les infrastructures essentielles — centres de santé, écoles, marchés… — sont souvent inexistantes ou à des kilomètres de marche à travers des sentiers impraticables.
Ces populations, otages d’une géographie hostile et d’une gouvernance de certaines Institutions, que l’on dirait, déséquilibrée, sont déjà en proie à la précarité. Elles subissent une double peine : non seulement elles manquent des services de base, mais elles doivent également faire face à l’indifférence qui semble les reléguer au second plan.
Dès lors, force est de constater cette dualité, entre l’ambition de briller sur la scène internationale et la réalité amère de l’abandon des zones reculées. Cette dernière met en lumière l’échec de certaines politiques de développement. L’héritage que le Maroc doit construire ne repose pas uniquement sur des infrastructures ou des discours éclatants, mais sur la dignité humaine.
Si cette leçon est ignorée, alors chaque ambition affichée sur la scène internationale portera en elle, l’ombre de villages abandonnés et de vies sacrifiées. L’hiver prochain, combien d’autres ambulances resteront bloquées ? Combien de vies devront être sacrifiées avant que l’on comprenne que l’infrastructure est une question de dignité et de survie ?
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