La déléguée du gouvernement espagnol à Melilla, Sabrina Moh, a indiqué que le nombre de tentatives d’entrée à la nage dans l’enclave depuis le début de l’année 2025 reste comparable à celui enregistré en 2024, année au cours de laquelle 736 cas avaient été recensés.
Si ces chiffres traduisent un certain recul par rapport à août 2023 — mois durant lequel plus d’un millier de tentatives avaient été dénombrées —, la représentante du gouvernement souligne que les flux migratoires vers Melilla demeurent une « réalité vivante », évoluant de façon continue sans se limiter à des périodes spécifiques.
Dans des déclarations relayées par le quotidien El Faro de Melilla, la délégation du gouvernement a rappelé que la coopération avec les autorités marocaines « se poursuit au même rythme », ce qui a permis de consolider le dispositif de surveillance maritime. Selon Sabrina Moh, ce travail conjoint est particulièrement crucial en été, lorsque les conditions météorologiques et l’état de la mer favorisent les traversées clandestines.
La déléguée a exprimé sa reconnaissance au travail des forces de sécurité espagnoles, en première ligne dans la lutte contre les entrées irrégulières. Début août, une intervention de la Garde civile a permis d’empêcher un ressortissant marocain de gagner Melilla à la nage, malgré une mer agitée.
En parallèle, les dernières semaines ont été marquées par la présence de groupes de jeunes, principalement marocains, aux abords du poste frontalier de Beni Ensar, guettant une occasion de franchir vers la ville occupée. Pour Moh, ces scènes illustrent la persistance d’un phénomène migratoire qu’elle qualifie de « tragédie », touchant des personnes poussées par la faim et en quête d’une vie meilleure.
Tout en reconnaissant la difficulté du dossier, Sabrina Moh insiste sur la nécessité d’éviter toute criminalisation des parties concernées, plaidant pour une gestion « organisée et conforme à la législation en vigueur », en ligne avec les orientations du gouvernement central.
Selon les données de la délégation, l’évolution constatée entre 2023 et 2024 confirme que Melilla reste un point névralgique de l’agenda migratoire espagnol. La surveillance maritime, la coopération internationale et le travail de terrain au poste de Beni Ensar demeurent ainsi les leviers prioritaires de Madrid face à cette pression persistante.
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