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La question de la légalisation du cannabis a pris une ampleur considérable lors des élections présidentielles américaines de 2024, marquées par la réélection de Donald Trump pour un second mandat.
En matière de cannabis, Trump a soutenu une approche décentralisée, laissant aux États le pouvoir de décider de la légalisation du cannabis en fonction de leurs besoins et spécificités, contrastant ainsi avec la position plus centralisée et fédérale défendue par sa rivale, la démocrate Kamala Harris.
Bien que les systèmes de régulation du cannabis en Europe et aux États-Unis diffèrent fondamentalement, la réélection de Trump pourrait avoir un impact indirect sur les réformes internationales, influençant potentiellement les politiques européennes et les discussions au sein de l’ONU. Toutefois, cet impact devrait être nuancé en raison des différences structurelles entre le système fédéral américain et l’Union européenne.
Sous la présidence de Trump, la question du cannabis prend un tournant décisif. Trump a toujours plaidé pour une approche décentralisée, estimant que chaque État devrait être libre de décider de la légalisation du cannabis en fonction de ses besoins.
Cette position s’inscrit dans une logique fédéraliste où les États peuvent légiférer de manière autonome tout en maintenant des régulations strictes afin de garantir la sécurité des consommateurs et prévenir les abus. Cette approche permet aux États-Unis de développer des politiques adaptées aux réalités locales tout en assurant un cadre de régulation afin de prévenir les dérives.
Cependant, cette approche fédéraliste contraste avec les politiques européennes. L’Union européenne, bien que reconnaissant une certaine autonomie pour ses États membres, dispose de compétences communes et de politiques partagées, notamment en matière de lutte contre les drogues. Si la flexibilité des États américains dans la législation du cannabis est marquante, cette liberté est plus restreinte au sein de l’UE, où les politiques nationales sont souvent influencées par des directives et conventions européennes.
En Europe, la situation est tout aussi complexe, bien que les politiques varient considérablement d’un pays à l’autre. Les Pays-Bas, l’Espagne et le Portugal ont été parmi les pionniers de l’approche progressive, en tolérant ou en régulant l’usage du cannabis sous diverses formes. Plus récemment, l’Allemagne a légalisé le cannabis récréatif pour un usage adulte, une réforme entrée en vigueur le 1er avril 2024. En revanche, des pays comme la France demeurent fermement opposés à la légalisation, privilégiant des politiques répressives.
La politique de l’UE sur le cannabis reste dominée par des positions restrictives et de prévention, bien qu’il existe des signes d’une évolution progressive. Par exemple, Malte a légalisé le cannabis récréatif en 2021, et des pays comme le Luxembourg et la Suisse envisagent des réformes similaires. Toutefois, les politiques européennes sont largement influencées par des facteurs internes spécifiques à chaque pays et par des débats internes à l’UE, ce qui rend difficile l’adoption d’une politique uniforme.
Bien que l’approche décentralisée de Trump puisse sembler offrir un modèle inspirant pour l’Europe, il est peu probable qu’elle ait un impact direct majeur sur celle-ci. Les politiques européennes en matière de cannabis sont souvent façonnées par des préoccupations sanitaires, sociales et culturelles spécifiques à chaque pays. La flexibilité des États membres permet à l’UE d’adopter des politiques distinctes, comme le montre la diversité des approches nationales.
L’idée d’une régulation à l’échelle locale, similaire à celle des États-Unis, pourrait être intéressante mais difficile à mettre en œuvre dans le cadre juridique actuel de l’UE. En effet, les politiques de l’Union reposent sur des principes communs et des directives partagées, qui ne permettent pas une décentralisation aussi poussée que celle observée aux États-Unis. Les réformes européennes, influencées par des processus internes comme les consultations publiques et les recommandations d’organisations internationales, se développent à leur propre rythme mais restent relativement indépendantes des modèles américains.
La réélection de Trump pourrait avoir des implications significatives sur la légalisation du cannabis récréatif au niveau international, en particulier au sein de l’ONU. Trump a récemment exprimé un soutien à la dépénalisation du cannabis, marquant un changement par rapport à ses mandats précédents où il était plus réservé. Cette position pourrait encourager d’autres pays à envisager des politiques similaires.
La position des États-Unis, en tant que membre influent de l’ONU, est cruciale pour les discussions sur les conventions internationales concernant le cannabis. Si Trump soutient une politique plus permissive, cela pourrait inciter d’autres pays à reconsidérer leur position et à demander une révision des conventions existantes, notamment celles qui interdisent l’usage récréatif du cannabis. Ce changement pourrait ouvrir la voie à une discussion plus large sur le statut du cannabis dans les conventions internationales, y compris le retrait de certaines classifications restrictives.
Avec la tendance croissante à la légalisation dans plusieurs pays, un changement dans la politique américaine pourrait renforcer les appels à l’ONU pour assouplir les restrictions sur le cannabis. Cela pourrait conduire à une révision des politiques internationales, notamment en ce qui concerne la légalisation mondiale. Si Trump adopte une position favorable à la dépénalisation, cela pourrait influencer d’autres nations à explorer la légalisation du cannabis récréatif, créant ainsi un effet domino.
*Juriste, expert en géopolitique des drogues
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