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Bouée de sauvetage pour les terres arides qui payent jusqu’à aujourd’hui la facture bien salée de la sécheresse, les drones sont désormais un outil indispensable pour les agriculteurs. Dans le cadre de la 17e édition du Salon international de l’agriculture au Maroc (SIAM) ces balises sont au centre d’intérêt des visiteurs, des startupers et des agriculteurs. Ils attirent l’attention des passagers par leur forme séduisante et attisent la curiosité des intéressés par leur performance inédite.
Reda Arbaoui, Expert en drones agricoles, confie au micro de Hespress FR les atouts cachés de cette balise de sauvetage selon ses termes. « Cette année marque notre troisième participation consécutive au SIAM. Au fil des éditions, notre présence prend de plus en plus de sens, notamment dans le contexte actuel où le Maroc fait face à une crise hydrique d’une ampleur inédite. Face à cette urgence, les technologies que nous proposons, notamment les drones dédiés à l’agriculture, s’imposent aujourd’hui comme des outils indispensables. Que ce soit pour l’irrigation, la pulvérisation ou encore la collecte de données agronomiques, ces solutions sont devenues essentielles pour accompagner le monde agricole dans sa transition », indique notre interlocuteur.
Le secteur agricole marocain, bien qu’en pleine transformation, reste encore marqué par une forte inertie au changement. La réticence au changement, l’un des premiers obstacles auquel Reda a été confronté au début : « historiquement fondé sur des savoir-faire transmis de génération en génération, ce domaine est naturellement réticent à l’adoption de nouvelles pratiques technologiques. Cependant, ces dernières années, un tournant s’est amorcé. Grâce aux efforts conjoints du ministère, à la tenue d’événements comme le SIAM et à la mobilisation des acteurs du secteur, les agriculteurs sont désormais davantage exposés à ces innovations”. Cette évolution progressive leur permet d’en comprendre les bénéfices et d’envisager leur intégration dans leurs pratiques quotidiennes.
L’objectif aujourd’hui est clair : accompagner cette dynamique et soutenir les agriculteurs dans leur transition. “C’est le rôle que nous jouons, chacun à notre niveau. Que ce soit à travers nos solutions technologiques, les dispositifs de sensibilisation et de formation, ou encore les politiques publiques, un écosystème se met en place pour démocratiser l’usage des drones agricoles”, a-t-il souligné, espérant un engouement plus fort dans les années à venir.
Concrètement, on distingue deux grandes catégories de drones en agriculture : Les drones de pulvérisation, d’une envergure imposante, capables d’emporter jusqu’à 50 litres de produits (insecticides, herbicides, engrais…). Déployés depuis près de cinq ans sur l’ensemble du territoire marocain, ces drones ont largement démontré leur efficacité à travers de nombreux essais menés en partenariat avec des administrations, des organisations professionnelles et de grandes exploitations.
Il y a aussi les drones d’analyse. Ils sont équipés de caméras à haute résolution et couplés à des modèles d’intelligence artificielle. Leur rôle : capturer des images pour détecter des anomalies comme la présence de parasites, les carences, les mauvaises herbes ou les zones de stress hydrique. Ces analyses permettent ensuite d’optimiser les interventions, en ne traitant que les zones qui en ont réellement besoin.
L’impact de cette technologie est considérable : une réduction de plus de 90 % de la consommation d’eau, une utilisation raisonnée des produits chimiques et une meilleure efficacité des traitements. À l’heure où les coûts explosent et où les enjeux environnementaux sont de plus en plus pressants, ces technologies représentent une réponse concrète et moralement nécessaire aux défis actuels.
Souvent critiqués par les adeptes, c’est efficace, oui mais côté budget, c’est onéreux. Reda Arbaoui rassure que côté coûts, les drones de pulvérisation, naguère inaccessibles, deviennent aujourd’hui plus abordables. Un pack complet avoisine les 150.000 dirhams TTC, et permet de traiter jusqu’à 100 hectares par jour. Pour un agriculteur disposant de 200 hectares, et réalisant quatre cycles de traitement par an, l’investissement devient rapidement rentable.
Par ailleurs, réitère-t-il, “nous portons une vision inclusive de cette technologie : favoriser l’émergence de jeunes entrepreneurs locaux, ville par ville, région par région”. Grâce au soutien du Pôle Agri Digital, il devient possible de former, d’équiper et d’accompagner ces jeunes pour qu’ils fassent du drone agricole une activité à part entière.
Quant aux drones d’analyse, ils restent plus onéreux — entre 250.000 et 300.000 dirhams — en raison de leur sophistication. Toutefois, leur utilisation peut être mutualisée via des entreprises spécialisées qui proposent ce service aux exploitations.
Ainsi, l’agriculture marocaine refait peau neuve. Les drones ne sont plus une option futuriste, mais bien une nécessité actuelle, à la fois économique, écologique et stratégique.
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