Le ministre de l’Éducation nationale, de l’Enseignement préscolaire et des Sports, Mohamed Saad Berrada, a abordé la question de la violence en milieu scolaire, et précisément, lorsque le personnel enseignant se retrouve victime d’agressions et d’abus de la part des élèves. Il a souligné que la pression psychologiques subie par les élèves, le phénomène du décrochage scolaire qui revient à l’incapacité de certains élèves à suivre les cours correctement, sont des éléments qui favorisent la recrudescence de la violence.
Le responsable gouvernemental qui s’exprimait pendant a séance hebdomadaire des questions orales à la Chambre des représentants, a avancé que le taux de violence contre le personnel enseignant a augmenté. Son intervention s’inscrit dans le sillage du récent meurtre d’une enseignante à Erfoud.
L’agression de cette enseignante de langue française dans un centre de formation professionnelle de la ville du sud, s’était déroulée dans l’espace public. Son élève apprenti, est accusé de l’avoir agressé à l’arme blanche. L’enseignante, grièvement blessée, a été transféré en urgence à l’unité de soins intensifs de l’hôpital universitaire Hassan II de Fès le 27 mars, où elle est décédée en raison de la gravité de ses blessures.
La disparition tragique de cette enseignante, appréciée de ses étudiants, a ravivé les tensions dans un secteur déjà fragilisé par de nombreux dossiers revendicatifs. Après cet incident, cinq syndicats les plus représentatifs – la FNE, l’UMT, la CDT, l’UGTM et la FDT – ont annoncé une série d’actions de protestation et de deuil dans un communiqué conjoint, où ils ont dénoncé une escalade inquiétante de la violence dans les établissements scolaires.
Lundi, le ministre a rendu hommage à l’enseignante décédée, confirmant la recrudescence de la violence en milieu scolaire. Il a indiqué que la pression psychologique subies par les élèves est à l’origine de nombreux actes de violence, précisant que le ministère travaille à trouver des solutions à travers le soutien scolaire et les activités parallèles comme le sport, les activités artistiques et culturelles qui ont considérablement réduit le phénomène de la violence en milieu scolaire.
Il a ajouté que les cas difficiles sont orientés vers des psychologues, tout en soulignant la nécessité d’améliorer l’expérience scolaire en classe, ajoutant que certains élèves souffrent de problèmes psychologiques. Il a rappelé que deux tiers des élèves ne suivent pas correctement les cours avec l’enseignant et se sentent exclus.
Barada a indiqué à ce titre que le système « Massar » a révélé que 15 à 20 % des élèves quittent l’école prématurément, soulignant l’existence de cellules spécialisées pour le suivi de la tendance du décrochage scolaire.
Le ministre, a ajouté, sans donner de chiffres, qu’en dépit du pourcentage grandissant du phénomène de violence en milieu scolaire, le ministère a pris un ensemble de mesures pour le contenir et le combattre.
Il a cité notamment le recours au cadres formés pour la médiation en milieu scolaire, notant que 4 000 d’entre eux ont été formés au dialogue et à la médiation, ainsi que 1 600 coordinateurs de la vie scolaire.
Et d’ajouter que des caméras ont été installées dans certaines établissement scolaires, dont certaines sont dotées d’intelligence artificielle qui seront testées pour permettre une intervention immédiate face aux actes de violence.
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